Promenade nocturne

Fye déambulait à travers la colline, la colère à son paroxysme. Il n'avait pas du tout apprécié son entrevue avec Kirumna. Au lieu de passer un bon moment avec une vieille amie, comme il l'avait prévu, il ne trouva que des mauvais souvenirs, cachés sous des propos blessants et des questions cruelles.

La lueur argentée de la lune donnait à son visage quelque chose de mystérieux. Ses doux yeux bleus avaient un reflet de tristesse, tout comme ce ciel étoilé sans aucun couple amoureux pour le contempler.

Il trouva refuge auprès d'un abre, contre lequel il s'assit. Ce végétal, bien que sa seule compagnie, valait mieux qu'une foule de personne à son égard. Il se sentait perdu, il pensait qu'il avait besoin d'être seul, mais c'était le contraire. Il se sentait étrange.

Il avait besoin de bras pour le serrer contre lui, d'une âme charitable pour le consoler, d'une compagnie humaine, quelle qu'elle soit. Les yeux à demi-clos, perdus dans le vide, il attendait.

Quelqu'un viendrait à son secours, il le sentait.

Lune manquée. Nombre de messages : 15 Age : 39 Date d'inscription : 09/01/2007

C’était un de ses soir où la lune décidait d’être belle. Un de ses soir où Tsuki sentait que le calme lui ferait le plus grand bien… Ces soirs, la lune devenait sa mère, et personne ne pouvait entraver l’esprit libérée de la jeune ninja.

Elle était venu ici dans un seul but, sa vengeance. Se venger de cet homme qui avait tué ses parents sans savoir, de cet homme qu’elle avait considéré comme longtemps son grand frère a la place du vrai. Pourtant, pourtant, elle savait qu’elle ne pourrait jamais le tuer, cet homme. Pourquoi me direz-vous ?

Phase number one, si elle venait a se battre en combat singulier, monsieur était très bon en toute discipline (y compris celle qu’on peut pratiquer au lit) et elle en serait morte.
Phase number two, monsieur avait désormais une famille et elle ne voulait pas imposer la perte d’un père et d’un mari…
Phase number three, y’en a pas.

C’est ainsi que complètement achevée, elle arriva a la falaise. Seule la lune était maintenant son amie, de toute manière, elle n’avait plus rien… elle ne pouvait même pleurer sur l’épaule de celui qu’auparavant elle appelait grand frère. Seulement, alors que la lune diffusait une litanie de ses rayons, un homme vint s’adosser à l’arbre où elle était.

Elle entendait sa respiration coupée, peut-être de la colère ? De la tristesse même ? Qui savait. Elle le sentait simplement, il était comme elle d’un coté. Cet homme qu’elle ne voyait pas… Un ange, ou presque… Plutôt un humain, avec des ailes fabriquées. Des ailes fabriquées avec tant d’effort pour se faire passer pour ce qu’on est pas. Alors elle voulait le voir, cet âme avec de fausses ailes. Cet humain comme elle. Se levant de son siège improvisé, elle fit le tour de l’arbre, et doucement, sous le regard inquiet de la lune elle s’approcha de l’inconnu.

« Vient-on conter ses peines a notre douce ami la lune ? »

Fye frissona. On avait répondu à son appel. C'était une voix douce et mystérieuse qui l'avait abordé, une jeune femme, sans doute. Machinalement, il répondit à celle-ci, les yeux dans le vide, sans vraiment faire attention à ses propos:

" Voyez vous, même la lune ne voudrait pas de moi... "

C'est alors qu'il leva les yeux vers elle, conscient de son erreur. Il venait de se montrer sous son vrai jour à une parfaite inconnue. Il se raidit et s'empressa de sourire, comme si de rien n'était. Elle ne devait pas savoir. Ce serait de la folie. Il aurait du faire plus attention avant de parler, mais cela avait été plus fort que lui; il n'avait pas pu s'en empêcher: il souffrait trop pour tout dissimuler comme il le faisait à son habitude.

" En réalité, fit-il, je trouvais cet endroit magnifique et je n'ai pas résisté à l'envie de m'y promener, un soir où la lune est si belle... Ne trouvez vous pas? "

Il avait un ton serein et doux, apaisé lui même par la présence de la belle inconnue. Il n'était plus seul à présent, et cela le rassurait un peu. De plus, cette jeune femme avait l'air troublée, elle aussi. Deux coeurs brisés, émus par la beauté de cette nuit étoilée ne pouvaient que se compléter, s'unifier pour n'en faire plus qu'un.

Les deux jeunes gens étaient loin de se douter qu'ils partageaient un point commun, faute de leur tristesse: il étaient tous deux proches d'un certain ninja aux yeux écarlates, qui bien heureusement pour Fye n'était pas présent. Si il l'avait vu dans cet état là, il serait devenu fou de rage. Le mage soupira en repensant à la façon dont Kurogane réagissait à chaque fois qu'il le surprenait avec cette expression, où qu'il la devinait derrière son sourire. Il ne pouvait supporter cette idée, et avant de craquer pour de bon, tâcha de penser à autre chose.

Un silence de courte durée s'était installé. Fye poursuivit alors, pour ne pas ennuyer son interlocutrice et engager la discussion:

" Pardonnez moi, je dois vous embêter avec mes histoires. Et que fait une demoiselle aussi jolie que vous dans un endroit aussi peu fréquenté? "

Sans s'en rendre vraiment compte, le mage était ému par cette mystérieuse jeune femme qui paraissait aussi troublée que lui, au point qu'il commença à en tomber... amoureux.

Lune manquée. Nombre de messages : 15 Age : 39 Date d'inscription : 09/01/2007

Tsukiyo fut surprise de la réponse du bel homme devant elle. Rare était ceux qui parlait ainsi, et généralement, ce n’était pas parce qu’ils étaient heureux, pourtant, aussitôt après avoir dit cette phras,e l’homme dont la ninjas ignorait le nom et l’ethnie se referma aussitôt dans un monde de faux semblant.

Comment le savait-elle ? c’était simple, le sourire de l’homme était arriver bien trop rapidement après la phrase. Et cet œil… Etrangement tout chez cet éphèbe attirait Tsukiyo. Mystérieux et beau, masquant tout sous un sourire des plus craquant…

Tsuki eut un sourire avant de s’asseoir en face de Fye. Cet homme était un perdu, comme elle au fond. Ils avaient des points communs qu’ils ignoraient tout deux. Une certaine tendance a avoir des sourires faux, a énerver un certain ninjas, et une tendance dépressive suicidaire à tout épreuve…

AU fond, ces âmes égarées étaient peut-être faites pour se rencontrer. Peut être pas des âmes sœur, mais au fond, qu’importe. Chacune de ses personne avaient derrière elle une rancœur en vers une personne du nom d’Ashura. L’un était son frère, l’autre son mari. Et pourtant, les deux ne pouvait s’empêcher de haïr cette personne.

Le destin ne se façonnait jamais par à coup. Cette rencontre n’était nullement fruit du hasard, et Tsuki l’ignorait encore. Elle s’assit en face de Fye, et lui sourit du même sourire faux que le sien.

« Et bien, vous savez… Je n’irai pas vous demander ce qu’il s’est passé pour que vous vous forcez a me mentir ainsi. Mais sachez que la Lune est parfois l’unique confidente de tous…

Pourtant, Tsuki resta avec ce sourire a la phrase suivante de son interlocuteur, c’est vrai que cette fois(ci, le paysage était on ne peut plus beau. La lune illuminé cette falaise de mille reflet, et la nuit sans nuage aucun donner a cette endroit un coté envoûtant, et cet homme l’était encore plus que n’importe quel paysage qui aurait put intéresser Tsuki…

« Mais je ne vous contredirais pas, la lune est effectivement magnifiqu,e surtout sur le paysage qui m’est offert… »

Une fois de plus Tsuki avait fait un sous entendu, mais beaucoup moins éloquent cette fois-ci.

« Vous ne m’embêtez nullement, au contraire… Et bien, je cherchais juste… un endroit où l’air était encore pur. Je me prénomme Tsukiyo, et vous, jeune… hum… comédien ? »

Peut-être que cette remarque ne plairait pas a son interlocuteur, mais il ne devait pas le prendre mal. Bien au contraire, Tsuki l’admirait, car elle savait que lui, au moins, son regard n’avait jamais était totalement percé…

Fye gratifia la jeune fille d'un de ses plus beaux sourires, un sourire d'ange, avant de lui répondre d'une voix douce:

" Mon nom est Fye D. Flowright. Mais... tu peux m'appeller Fye. "

Fye avait pour habitude de s'attirer la sympathie des gens, et, en général, de les tutoyer, sauf lorsqu'il s'agissait de quelqu'un de plus âgé ou de plus haut placé que lui. Il venait de s'octroyer le droit de parler à sa nouvelle connaissance sur un ton plus familier qu'il n'aurait du le faire. Alors, prenant un air gêné qui le rendait mignon, -bien que Fye ait toujours été mignon- demanda, en riant:

" Excuse moi. Ca ne te dérange pas si je te tutoie? "

A cet instant, il plongea son regard bleu saphir dans le sien, et quelque chose passa. Quelque chose qui fit rougir les deux jeunes gens, puis détourner la tête, avant de lever les yeux vers la lune. Fye, qui à présent avait un air plus mélancolique, demanda, brisant le silence gêné qui s'était installé:

" Alors, d'où est-ce que tu viens? "

Lorsqu'il lui posa cette question, une partie de lui même sembla se mettre à crier. S'affoler. Fye se raidit. Il venait de s'emprisonner lui même dans la pire question que l'on pouvait lui poser. Il commença soudainement à perdre son souffle, la vue que lui offrait son unique oeil troublée par de larges taches noires, et chancela. Il tomba sur l'herbe en un léger bruit. Inconscient, il sembla, avant de céder complètement à la torpeur qui s'emparait de lui, adresser ces mots à la jeune fille:

" Aide moi.... "